Nederlands : Gewone Vlier
English : Elder, Elderberry
Noms vernaculaires : Grand sureau, Séhu (Nord), Sahuc ou Sambuc (Sud, Sud-ouest), Sué ou Suin (Ardennes), Arbre de Judas Susier.
Cet arbuste, à branches souvent courbées, de taille-ordinairement 4 à 5 mètres mais peut monter jusqu'a 8 mètres. Il est de croissance rapide, surtout dans les sols fertiles et frais. Il rejette de souche. Il est rustique. C'est une essence de lumière ou de demi-ombre. On le trouve sur un sol basique à neutre.
Son bois est assez lourd et dense (0,59-0,69), très homogène. Son écorce est vert-gris et fissurée.
Ses feuilles caduques, opposées et imparipennées sont composées de 5 à 7 folioles, à l'extrimité pointue et bord denté, un peu plus velues sur les nervures. Les feuilles, parmi les premières à sortir au printemps, sont recherchées par de nombreux insectes, notamment les papillons nocturnes (Sphinx du troène, Eupithécie à trois points, Phalène du Sureau) dont les chenilles se nourrissent parfois exclusivement. Les feuilles ont une odeur déplaisante lorsqu'on les froisse.
Les fleurs hermaphrodites apparaissent en début d'été. Elles sont parfum dégage une odeur désagréable et comportent 5 étamines et 5 pétales de couleur blanc crème. Elles sont disposées en corymbes plans, de 100 à 240 mm de diamètre et apparaissent après les feuilles.
Les fruits sont de grosse baies noires violacées à chair molle de 6-10mm disposés en grappes, comportant trois graines.
Le sureau noir se multiplie facilement par semis (si les graines subissent une stratification) et par bouturage (à l'automne en utilisant une tige de 20 cm de l'année ayant commencé à se transformer en bois et comprenant une partie de la branche de l'année précédente).
Le sureau noir est un arbuste très répandu. On le rencontre dans les bois clairs, les haies, les terrains vagues, les dunes littorales ou encore aux abords des habitations. Il est souvent planté. C'est un familier de l'homme depuis des millénaires. Il prospère notamment dans les friches, les décombres ou les remblais.
S. nigra est très courant en Irlande dans les haies et sous-bois
Le nom latin Sambucus fait allusion aux flûtes (cambuse) que les pâtres grecs taillaient dans le bois tendre du sureau dont les rameaux sont creux.[réf. nécessaire] Un médecin grec du IIe siècle de notre ère, Galien, recommandait le sureau contre les catarrhes et les excès de mucus. Au siècle précédent, Pline l'Ancien lui attribuait déjà ces propriétés.
Le sureau noir a été une plante médicinale populaire dès l'Antiquité. Il est intégré à la pharmacopée de la médecine ayurvédique (Inde) et faisait aussi partie de l'arsenal thérapeutique des Amérindiens d'Amérique du Nord qui attribuaient les mêmes propriétés au sureau blanc (Sambucus canadensis) dont la composition est semblable à celle de son cousin européen.
Dans la tradition celtique, le sureau (« ruis ») est l’arbre associé à la mort. Les druides confectionnaient avec son bois les flûtes leur servant à converser avec les âmes des disparus ou protéger des sortilèges.
Sa foliaison printanière est à l'origine de dictons du 6 mars : « À la Sainte-Colette, on voit à vue d'œil au sureau pousser la feuille » ou « À la Sainte Colette, le sureau s’effeuillette ».
Au jardin, les feuilles de sureau accélèrent la décomposition du compost. Le purin de feuilles de sureau noir est également utile en jardinage biologique pour combattre mildiou et pucerons. Ce purin aurait également le pouvoir de repousser les rongeurs (souris, mulots et campagnols). Pour ce faire, il suffit de laisser macérer 1 kg de feuilles pendant quelques jours, dans 10 L d’eau, et de le pulvériser dans son jardin.
Il serait conseillé de planter le sureau en sous-étage du moyen bois. Il donne un excellent compost favorisant les lombrics. On peut aussi le conseiller dans les vergers où il attire les oiseaux qui favorisent l'élimination des insectes.
Dans les montagnes des Pyrénées-Orientales et de Catalogne, différentes croyances sont liées au sureau noir. Utilisé dans les bouquets de la fête de la Saint-Jean, il pouvait aussi être cloué sur les portes des maisons pour se prémunir contre le mauvais sort. Le brûler pouvait par contre tarir le lait des vaches ou même le lait maternel. S'endormir sous un sureau noir vous exposait à des rêves érotiques. Enfin, on pouvait faire un collier de neuf bourgeons que l'on mettait autour du cou des bébés afin de faciliter leur dentition, à la condition que ceux-ci aient été cueillis le jour de la Fête-Dieu, au moment où sonnaient les cloches annonçant le départ de la procession, à raison d'un bourgeon cueilli par tintement de cloche.
Ses fleurs et ses baies cuites sont comestibles, mais toutes les autres parties de la plante contiennent de l'oxalate de calcium et sont donc toxiques. Le fruit non mature contient également un alcaloïde toxique. Les baies crues consommées en forte quantité peuvent provoquer nausées et vomissements chez l'Homme. On doit interdire aux enfants de manger les baies. La cuisson détruit la toxine.
Le sureau noir contient de la sambunigrine et de la vicianine, deux glycosides cyanogénétiques. L'acide cyanhydrique est libéré par des enzymes végétales dans l'organisme des animaux, après l'ingestion.