Le projet de sentier comestible
Historique
Le collectif sentier (initiative citoyenne regroupant diverses associations et agissant dans le cadre du PCDN a jeté son dévolu sur le parcours partant de l’ancienne gare, empruntant le sentier des Chevaux et le Sentier marais Bourleau que, par facilité, nous dénommerons “sentiers” tout le long de ce document . Ce choix ne vient pas de nulle part ; depuis plusieurs années ce sentier retient l’attention de divers intervenants tant pour sa localisation, son grand intérêt biologique et depuis peu pour la richesse gastronomique qu’il présente.
Avant les années 2000, une commission sentier se réunissait régulièrement dans le cadre du Centre Culturel de Rebecq. Dès 2002 une synergie entre le PCDN et cette commission se met en place avec notamment le creusement d’une mare au pied de la butte de la Carrière, la plantation d’arbres et arbustes le long du parcours.
Au fil du temps, le PCDN est peu à peu devenu le seul intervenant sur le terrain. En 2014 le sentier attire l’attention de citoyens qui fondent le collectif sentier : outre les membres du PCDN intéressés, ce collectif regroupe des acteurs de Rebecq en Transition, d’Un Dimanche à la Campagne asbl, du Cercle d’Histoire et de Généalogie de Rebecq. Un des objectifs de cette note d’intention est de présenter le projet au public et particulièrement aux associations rebecquoises susceptibles d’être impliquées dans le projet (écoles, mouvement de jeunesse, associations sportives, etc…) ou à l’adresse de tout qui désirerait, d’une manière ou d’une autre, soutenir le projet.
Les atouts de ce sentier
a. Mobilité
Un sentier a pour objet de relier différents endroits dans le cadre d’une mobilité non motorisée. A ce titre, ce sentier permet de relier dans une mobilité alternative les quartiers Croiseau, rue Haute et Hurtebise au centre du village et bien entendu réciproquement. A terme il pourrait constituer un maillon important de la chaîne d’espace public dédié à la mobilité douce de et vers notre Village.
Géographiquement parlant, le Sentier des Chevaux démarre au sud du plateau de l’ancienne gare de Rebecq, à la Rue du Pont, pour rejoindre le Chemin Marais Bourleau, lequel se dirige plein sud vers le Croiseau où il débouche sur le Chemin Millecamps. Ensemble, les deux chemins forment un parcours de près de 1,5 km.
b. Biodiversité
Longtemps délaissé tant par ses utilisateurs que par les différents gestionnaires, le sentier n’en n’est pas moins resté vivant. Des relevés botaniques ainsi qu’ornithologiques ont été effectués depuis des années par des passionnés professionnels. Les espèces les plus fréquentes de nos régions s’y épanouissent tout en laissant la place à des espèces rares, voir très rares. On a pu y observer ponctuellement le passage du hibou Grand-Duc, du Jaseur Boréal, de la Rousserolle verderolle ou du Crapaud calamite pour la faune. En ce qui concerne la flore, des orchidées sauvages ont, entre autres, pu être observées.
Le sentier borde le SGIB (site de grand intérêt biologique) de la carrière de Quenast qui s’étend sur 123 ha.
Il faut également noter qu’au fil du temps, certains passionnés, membres du PCDN, ont procédé à la plantation d’arbustes afin de maintenir au mieux un maillage écologique cohérent.
De son côté, le collectif sentier a effectué un relevé des plantes comestibles présentes tout le long du parcours du sentier. Le fruit de ce travail se retrouvera notamment sur les panneaux d’identification in situ.
c. Recherches historiques
Le territoire est traversé de voies de communication qui permettent à leurs usagers de se déplacer d’un endroit à l’autre. Les liaisons terrestres ont pris des noms différents selon leur état et leur fréquentation à quelque moment de leur histoire : elles se font appeler sentiers, chemins, chaussées, rues, avenues, routes, etc.
C’est avec la romanisation que le réseau de communication de nos régions se développe fortement, prioritairement à des fins militaires et économiques. A côté des grandes liaisons routières (Boulogne-Cologne, Reims-Trèves et Reims-Cologne) et d’un réseau secondaire, de nombreux chemins de terre desservent les établissements ruraux en les reliant non seulement entre eux mais aussi aux agglomérations. L’essor de l’agriculture participe pleinement à la construction de ces chemins vicinaux romains.
Avec la période médiévale, les chemins locaux se multiplient dans une logique de proximité. Les déplacements sont lents, se font souvent à pied et sont très fréquents pour rejoindre les lieux de la quotidienneté : parcelles de terre, moulins, rivières, etc. C’est également au Bas Moyen Âge que des nomenclatures de chemins apparaissent : dans le Brabant, 40 pieds (11 m.) pour des grands chemins, 24 pieds (6/7 m.) pour le passage des bestiaux, 6 pieds (1,6 m.) pour les chemins d’église, etc.
Dans la 1e moitié du XIXe s., les voies de communication connaissent une expansion considérable avec l’industrialisation. Beaucoup de chemins sont empierrés ou pavés et le réseau ferroviaire se développe. Au milieu du XIXe s., les Communes, dont celle de Rebecq, établissent des plans des voiries vicinales qui seront intégrés dans l’Atlas des Voiries Vicinales de 1841. Tous les chemins, sentiers, rues, etc. sont alors recensés dans un outil de gestion qui a valeur légale.
C’est après la Première Guerre Mondiale et avec l’essor de l’industrialisation de l’automobile que les voiries vicinales vont subir de vastes opérations de remembrements et vont être progressivement abandonnées.
Différents textes ont été rédigés par des rebecquois, passionnés d’Histoire, remettant le sentier en perspective. On y apprend par exemple que ce sentier bordait une maladrerie, léproserie du Moyen Age.
d. Implication citoyenne
Une des plus grandes richesse du projet de sentier comestible est la diversité des intervenants qui y ont pris part. Bien entendu les services communaux ont contribué à la réalisation de ce projet, tout comme la SA Gralex, propriétaire d’une partie du parcours et qui l’a réhabilité suite à l’effondrement du printemps 2016. Les synergies entre différentes associations locales est cependant remarquable et le collectif n’aura de cesse que d’en impliquer d’autres. A ce jour on peut noter l’engagement autour de ce projet de membres de Rebecq en Transition, du Cercle Royal Horticole et petit élevage de Rebecq, de l’Union des apiculteurs de Rebecq et Enghien, du Rewisbique (cercle d’Histoire), d’Un Dimanche à la Campagne asbl.
e. Projet touristique
Même s’il n’est pas souhaitable que ce sentier devienne une autoroute à piétons, il élargira l’offre touristique de notre Commune, particulièrement dans le cadre du tourisme d’un jour. Actuellement le projet est unique en Wallonie, il ne manquera pas d’attirer certes la population locale mais rayonnera plus que probablement et ce de manière assez étendue. Des citoyens d’autres commune nous ont par ailleurs déjà contacté pour les aider à implanter des projets similaires sur leur territoire.
f. Projet pédagogique et didactique
J-Y Cousteau soutenait qu“on ne protège bien que ce qu’on aime, on n’aime que ce que l’on connaît”. Nous nous inscrivons totalement dans cette pensée. A cet effet, le sentier est doté d’une série d’outils qui seront détaillés plus loin.
Le Collectif sentier est en contact avec différents mouvements de jeunesse mais également avec certains représentants du corps enseignant afin que la jeunesse soit mise en contact avec la Nature et ce dès le plus jeune âge. Le savoir sera bien entendu apporté mais également le savoir faire (plantations, entretien, récolte, cuisine, etc…).
Des visites guidées seront également organisées ainsi que des chantiers participatifs au cours desquels des experts partageront leurs compétences.
A mi-parcours, au moment de faire demi tour vers la gare, se trouve un petit potager public. Y seront cultivées des espèces simples, permettant ainsi au public de (re)découvrir quelques légumes et autres plantes comestibles, cette fois cultivées.